Le 16 mars 2004, je pose mon sac au Col du Chardonet et propose à la famille canadienne que j’accompagne de faire une pose bien méritée avant de continuer vers la cabane de Trient, première étape de notre haute-route Chamonix-Zermatt. Un groupe de trois jeunes femmes nous rejoint et après quelques instants, l’une d’elle vient me demander conseil à propos de la longueur de corde nécessaire pour redescendre du col sur le glacier de Saleinaz. La descente manque de neige et un grand rappel de 80 m est très pratique pour permettre à mes clients (dont une fille de 12 ans) de passer la rimaye en sécurité. Je lui propose : “Si vous n’avez que 30 m, utilisez ma corde, mes canadiens et moi ne sommes pas pressés”. “merci” me dit elle “moi c’est Carla”. Carla et ses amies utiliserons ma corde et nous les verrons plus tard s'éloigner vers le col supérieur du Tour alors que nous traversons le plateau de Trient vers la cabane.
Quatre mois plus tard, sur la table du tour de rôle de la Compagnie des Guides de Chamonix, “la traversée des Jorasses” est inscrite sur une “billette” au nom de Carla P. C’est mon tour de parler et bien que les chaleurs estivales du moment ne sont pas propices à cette traversée en mixte, je prends mon tour en souhaitant pouvoir convaincre la cliente d’opter pour une course plus rocheuse.
Après discussion au téléphone, je conviens avec Carla P. de nous retrouver le lendemain à la benne de 6 heures pour l’Aiguille du Midi et la traversée des Aiguilles de Chamonix.
Le lendemain, arrivés au sommet de l’aiguille, nous prenons le temps d’un café. Carla P. est bien celle rencontrée au Chardonet. Nous patientons un peu en espérant que les nuages collé aux arêtes se dissipent et partons vers l’aiguille du Plan.
Le soleil fait rapidement sont apparition et le sourire de Carla aussi.
La course est magnifique, un bivouac sous l’aiguille du Fou est nécessaire et nous rejoindrons la vallée le lendemain.
Dent du Géant
Ces images ont été prises en mars 2002, lors du tournage du film “Les naufragés du Mont-Blanc” de Denis Ducroz.
Ce tournage retrace la tragédie des deux jeunes alpinistes, Jean Vincendon et François Henry, en perdition à 4 000 m d'altitude sur le “Grand Plateau” après avoir avoir fait l'ascension hivernale de l'éperon de la Brenva en décembre 1956.
Ce qui devint “l’affaire Vincendon et Henry” défraya la chronique et remit en question le secours en montagne basé sur le volontariat et le bénévolat des guides de Chamonix. J’ai eu la chance avec quelques amis de participer à la reconstitution cinématographique de cet événement qui marqua l’histoire de l’alpinisme.
A droite de l’école d’escalade de Servoz, cette jolie cascade de glace nous est due au coups de pioche avisés de Fernand Pareau (doyen des guides en activité à la Compagnie en 2013). Cet hiver 2002/2003, la cascade était très bien formée et permit à mes neveux, Manon et Hugo de s’initier aux techniques de cramponnage et d’ancrage.
La cascade de glace de la Dame du Lac se trouve au dessus du lac de de Montriond. Elle fait partie des légendes par l'esthétique incroyable de sa ligne et l’engagement que nécessita la première ascension par Thierry Renault, Denis Condevaux et François-Guy Thivierge en janvier 1992.
Dix ans plus tard, les conditions de glace étaient exceptionnelles et après l’avoir gravie une fois, j’y retournais deux jours plus tard pour répéter cette escalade hallucinante !
Le Salève est un lieux plein d’histoire, les premières “varappes” (le terme est né sur cette montagne) datent du 18ème siècle. Puis ce fût le terrain de jeux et d’entrainement de nombreux alpinistes et grimpeurs. De grands noms se sont succédés : Felix Génécand (inventeur des “Tricounis”), Loulou Boulaz, Raymond Lambert, Michel Vaucher, Michel Piola,…
Ce 30 octobre là, mon papa a 68 ans et accompagnés de mes neveux de 8 et 10 ans, nous fîmes une cordée intergénérationnelle pour fêter l'événement en gravissant la Nationale aux Petites Varappes.